L'Avancée de la nuit ou une histoire d'amour contrariée
J'ai emprunté ce roman publié lors de la rentrée littéraire 2017 en médiathèque car j'étais curieux de découvrir la plume de cette écrivain, d'autant plus qu'une libraire de ma ville que j'apprécie beaucoup avait fait de ce livre un de ses coups de cœur, qu'il avait été retenu par plusieurs jurys de prix littéraires et que Baptiste Liger, rédacteur en chef du magazine Lire en avait fait son coup de cœur de la dernière rentrée littéraire du côté de la littérature française.
Ce n'est pas la quatrième de couverture qui m'a incité à lire ce livre car elle ne me motivait pas à rentrer dans ce roman. Jakuta Alikavazovic a déjà publié quelques romans aux éditions de l'Olivier dont Corps volatils, qui lui avait permis en 2008 de décrocher le prix Goncourt du premier roman.
Tout d'abord, la plume de l'écrivain a tout de suite retenu mon attention, malgré un côté très lourd, touffu, avec les incises nombreuses ainsi que les répétitions de certaines tournures. Il y avait assurément un ton. La construction narrative est assurément très maîtrisée, pas simpliste, faite d'ellipses notamment. La première partie pour moi n'est pas la plus réussie, même si tout au long des chapitres, on apprend à connaître Amélia et Paul, ce couple étonnant. La première est une jeune héritière rousse très étrange et qui fascine le jeune gardien de nuit d'hôtel issu d'un milieu très modeste. Le point de vue de Paul domine, Amélia est comme une silhouette insaisissable. On en apprend plus sur son passé, notamment son enfance, sur sa mère, qui a disparu un jour sans laisser de traces. On découvre dans l'entourage des deux jeunes gens, la professeure Albers, personnage intéressant du roman. Je n'ai pas réussi à m'attacher aux deux personnages principaux mais j'ai persévéré et bien m'en a pris.
La deuxième partie m'a davantage séduit et creuse encore plus la psychologie des personnages et j'ai notamment apprécié de découvrir les deux figures paternelles et notamment le père de Paul car les passages autour de cette relation père-fils m'a intéressé. Amélia commence à s'enfoncer de plus en plus dans la nuit, je n'en dirai pas plus. Dans cette deuxième partie, la fille de Paul et Amélia fait son apparition. On découvre également une ville suite à la guerre, celle de Sarajevo.
La dernière partie est très largement centré sur la fille du couple impossible et elle est également très réussie. Louise est un personnage féminin intéressant et j'aurais davantage apprécié la suivre. Sa relation avec son père est un des aspects que je retiendrai du livre. J'adore également le rapport de Louise avec son grand-père paternel et elle est liée notamment à l'envol et aux oiseaux de manière générale. La fin du livre est magnifique également, le dernier chapitre m'a particulièrement touché.
Ce roman brasse plusieurs thématiques : la folie, l'amour impossible, la guerre, l'exil, la famille, etc.Jakuta Alikavazovic le fait avec beaucoup de justesse voire de finesse, notamment par le choix des mots, l'écriture. J
Bravo aux éditions de l'Olivier d'avoir publié ce texte exigeant sur le plan littéraire malgré quelques constructions peut-être parfois maladroites mais n'ayant pas le livre sous les yeux et n'ayant pas pris de notes, je ne pourrais pas faire de citation. Je vous conseille de l'emprunter et de persévérer si vous avez du mal comme ce fut mon cas avec la première partie car elle met les choses en place et on y trouve de même des choses intéressantes dedans.
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