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Editions Zulma

28 Décembre 2017

Editions Zulma
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Comme beaucoup de lecteurs, j’ai découvert les éditions Zulma en librairie grâce à l’esthétique de leurs couvertures, que l’on doit à l’artiste David Pearson et qui permet à la maison d’édition d’avoir une identité graphique très intéressante et forte. Ma première acquisition de cette maison d’édition fut un livre de la collection de poche Z/A, El último lector de l’écrivain mexicain David Toscana. Je l’ai acheté d’après mes souvenirs en 2014 quand j’étais étudiant en M2 métiers du livre et de l’édition. Ce fut ce livre à cause du titre et du fait que j’avais beaucoup aimé un écrivain célèbre natif du même pays, Carlos Fuentes. Ce titre fut le premier d’une longue série dont j’ai fait l’acquisition. Il fut publié en 2009 en grand format et réédité en 2013 dans cette collection de poche, fondée justement au printemps de l’année en question.

Je ne souhaite pas m’étendre sur la fondation de la maison d’édition car je préfère évoquer mon rapport de lecteur et d’ancien libraire à cette dernière. Je ne peux pas cacher  qu’il s’agit d’une de mes maisons d’éditions indépendantes préférées. Avec le catalogue développé depuis la refondation de la maison d’édition en 2006 par Laure Leroy, avec l’esthétique que l’on connaît aujourd’hui, j’ai découvert d’extraordinaires écrivains du siècle dernier et du XXIe siècle venant du monde entier.

Lorsque je fus libraire et pourtant non responsable du rayon littérature, étant mis à contribution sur d’autres rayons et d’autres missions, j’ai souvent essayé de mettre en avant les publications de cette éditrice passionnée qu’est Laure Leroy.

L’éditrice m’a transmis son amour et son intérêt pour les lettres haïtiennes par exemple, en republiant une femme comme Marie Vieux-Chauvet par la réédition de Amour, Colère et Folie ou en publiant un inédit de Jacques Stephen Alexis, L’étoile absinthe. Elle a également réédité quatre livres de Dany Laferrière dans la collection de poche Z/A et j’en possède trois d’entre eux, même si je n’ai lu pour le moment que L’odeur du café, livre qui m’avait beaucoup séduit car il s’agit d’un récit lié à l’enfance de l’écrivain en Haïti auprès de sa grand-mère dans un petit village. Elle m’a fait découvrir la plume de Makenzy Orcel dont j’ai lu L’ombre animale, roman déroutant par sa narration mais extrêmement intéressant. Je lisais peu d’auteurs haïtiens avant que Zulma entre dans ma vie de lecteurs et il me reste énormément de découvertes à faire parmi les auteurs qu’elle a republié ou dont elle a publié des inédits ainsi que parmi des écrivains publiés ailleurs, bien que j’en ai lu quelques autres que Zulma ne publient pas. J’ai déjà évoqué sur mon blog l’un des derniers titres parus au sein du catalogue de Zulma, Belle merveille de James Noël, pour lequel j’ai eu un grand coup de cœur.

J’ai eu le plaisir d’assister en décembre 2015 à une rencontre avec cette éditrice en librairie, alors que je n’exerçais plus ce métier merveilleux, je l’ai évoquée dans mon billet dédié à la librairie La Taverne du Livre. Laure Leroy a toujours tenu à préciser qu’elle ne veut pas publier des romans ou des recueils de nouvelles élitistes. Elle publie une littérature qu’elle aime avant tout et qui se veut exigeante sur le plan littéraire. Elle publie également des titres très accessibles pour un plus large public.

J’ai lu grâce à elle l’écrivain indien R.K.Narayan dont j’ai adoré le roman Le Guide et la danseuse qu’elle avait réédité, dans la mesure où il avait été publié chez un autre éditeur. J’ai lu également Eileen Chang, auteure chinoise du siècle dernier dont Laure Leroy a publié quatre beaux textes réunis dans deux livres. Il faut signaler que les littératures asiatiques tiennent une part importante dans le catalogue de la maison d’édition, notamment avec un pays comme la Corée du Sud car j’ai lu le sublime roman Le vieux jardin de Hwang Sok-Yong, roman politique mais également très belle histoire d’amour. Je n’oublie pas évidemment l’entreprise d’édition du Buru quartet de Praomedya Ananta Toer, traduit depuis l’Indonésien par Dominique Vitalyos, collaboratrice régulière de la maison d’édition.

Du côté de la littérature française, Laure Leroy est l’éditrice depuis de très nombreuses années de Hubert Haddad, grand écrivain né en Tunisie, auteur d’une œuvre dense et diversifié dont j’ai lu deux romans à ce jour mais que je souhaite continuer à découvrir progressivement car il a une écriture magnifique, un style superbe et car il écrit sur divers sujets et surtout diverses zones géographiques, notamment l’Asie et le Moyen-Orient. Elle est également l’éditrice de Jean-Marie Blas de Robles ou de Marcus Malte, qui ont eu chacun un grand prix d’automne, le Médicis pour le premier avec Là où les tigres sont chez eux en 2008 et le Femina pour le second avec Le garçon en 2016. Elle édite également Abdourahman A. Waberi, écrivain né à Djibouti dont elle a publié un inédit et dont elle a réédité Aux Etats-Unis d’Afrique. J’ai lu ce dernier roman qui s’apparente au conte philosophique qui renverse le rapport entre l’Afrique et l’Occident avec beaucoup d’humour.

Laure Leroy a développé un catalogue islandais également, notamment en publiant l’auteure Auður Ava Ólafsdóttir qu’elle a fait connaître en France et dont j’ai lu L’embellie en poche dans la collection Z/A, roman qui ne m’avait pour ma part pas emballé de manière démesurée, malgré un ton intéressant.

Laure Leroy publie des auteurs anglo-saxons d’Afrique également même si je n’en ai lu aucun pour le moment, des écrivains d’Europe de l’Est et centrale (Épépé de Ferenc Karinthy fait partie des rééditions phares du catalogue mais là encore, je ne l’ai pas lu et ne peux vous en parler). Elle publie également une écrivain iranienne Zoyà Pirzad dont j’ai lu les nouvelles rassemblées sous le titre Comme tous les après-midi qui nous relatent le quotidien de personnages et qui sont intéressantes pour connaître la vie en Iran. Benny Barbash, écrivain israélien est un autre auteur de son catalogue. Les auteurs d’Amérique du Sud sont également des écrivains qu’elle publie.

Miquel de Palol, catalan et qui n'est pas que romancier est un écrivain exigeant et génial. Je n’ai certes lu que Phrixos le fou, première partie du Jardin des sept crépuscules qui avait été publié en un volume et que j’avais acheté avant que la totalité paraisse dans la traduction de François Michel-Durazzo qui avait revu d’ailleurs pour l’occasion la traduction des deux premières parties parues séparément. J’ai bien l’intention de lire l’ensemble de ce Jardin des sept crépuscules. C'est un roman-gigogne foisonnant, dans une certaine tradition. On ne comprend pas tout mais c'est génial, avec un empreint à divers genres littéraires, plusieurs histoires dans un récit cadre.

Le messie du Darfour de l’écrivain soudanais Abdelaziz Baraka Sakin fut l’un de mes coups de cœur de l’année 2016 et il s’agit du premier titre traduit depuis l’arabe que cette éditrice publiait. Les écrivains soudanais sont peu connus en France et c’est un roman extrêmement fort sur la violence de la guerre dans sa crudité même, sur la religion également, avec de très beaux personnages féminins, courageux et puissants et malgré l’horreur de certaines scènes, l’auteur allège par moments son récit par de petites touches d’humour. Ce roman fut récompensé notamment par le Prix Littérature Monde en 2017 et le Prix du Livre d’humour de résistance 2016.

La revue annuelle Apulée me tient particulièrement à cœur également. Elle est publiée depuis 2016. Hubert Haddad en est le rédacteur en chef. On y trouve des articles, des extraits de livres à paraître, de la poésie, des entretiens, des nouvelles, etc. C’est à la fois un très bel objet-livre, dans la lignée des publications de la maison d’édition et cela s’inscrit pleinement dans le catalogue des éditions Zulma car cela nous parle de la Méditerranée sous divers angles mais également plus largement du monde entier. Plusieurs écrivains du catalogue des éditions Zulma ou publiés chez d’autres éditeurs y publient ou sont membres du comité de rédaction, comme Jean-Marie Blas de Robles. François Michel-Durazzo est un des traducteurs qui participe énormément à cette publication, dans la mesure où il traduit de nombreuses langues : catalan, castillan, corse, grec. Zulma diffuse également la revue haïtienne IntranQu’îlités et a lancé le label Céytu  avec des publications en wolof en collaboration avec les éditions Mémoires d’encrier.

L’éditrice a une relation privilégiée avec les traducteurs et sans elle et sans eux, plein de merveilles seraient inconnues. Elle collabore régulièrement avec plusieurs d’entre eux. Pour finir ce long billet, je vous renvoie à un entretien que Laure Leroy avait donné au site Babelio.

https://babelio.wordpress.com/2016/03/24/quand-babelio-rencontre-les-editions-zulma/

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J
Tout ce que j’aime chez Zulma.<br /> Je peux prendre un livre au hasard, je suis certaine de voyager et de passer un bon moment
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